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Être jeune durant la pandémie COVID-19 : une opportunité d’évolution ?

État des lieux

Il est urgent de sensibiliser le monde politique et la société au fait que les enfants et adolescents sont affectés par la pandémie COVID-19 de façon plus insidieuse et silencieuse que d’autres franges de la population, phénomène en grande partie lié à l’absence de voix qui leurs sont données sur la scène politique et économique. Cette pandémie affecte non seulement leur santé mais également leur développement à court mais aussi à moyen terme, des conséquences très préoccupantes puisqu’ils représentent les ressources et la force du monde adulte de demain.

 

Les mesures sanitaires actuelles, une entrave au développement des jeunes

Le développement des adolescent(e)s et jeunes adultes repose sur la possibilité de socialiser, d’expérimenter et de bouger. Ainsi, les contacts sociaux et le sport, la musique, le chant pour n’en citer que quelques-uns sont déterminants pour développer les capacités cognitives, émotionnelles et relationnelles qui serviront toute la vie. C’est à cet âge également que s’entraînent les bonnes habitudes de vie incluant l’activité physique, la nutrition ou au contraire les mauvaises habitudes de vie telles que prise de poids, sédentarité ou consommation de substances tout trois facteurs de risque pour les maladies non-transmissible (MNT) à moyen et long terme. Or les mesures de lutte contre la pandémie ont fortement limité les occasions de socialiser ou de faire de l’exercice. De plus, les professionnels de la santé rapportent une augmentation préoccupante en consultation des consommations d’alcool et de cannabis ainsi que de nombreuses prise de poids chez les jeunes durant cette dernière année.

 

Une enquête au sein des cabinets des pédiatres vaudois documente déjà une augmentation nette de l’obésité pédiatrique depuis le début des mesures liées au COVID avec 2-3 fois plus de consultations pour ce motif. Cette même enquête souligne l’augmentation nette de consultation de la population adolescente pour des motifs de déprime, envie suicidaires, anxiété, troubles du sommeil, perte de motivation à l’école et stress. La pédopsychiatrie en suisse a enregistré une augmentation de 20 à 60% des demandes d’hospitalisation et de consultation durant la deuxième vague. Pro Juventute relève aussi une augmentation du nombre d’appels au service 147.ch.1 Une enquête publiée récemment par l’université de Bâle rapporte une hausse des symptômes de dépression grave à 18% dans la population générale en novembre 2020 avec une surreprésentation des jeunes 14-24 ans (29%).2 Le climat d’anxiété généralisée provoqué par l’incertitude et les annonces contradictoires est également néfaste au développement et à la possibilité de se projeter dans l’avenir pour les jeunes, qui nécessitent sécurité, stabilité et cohérence ainsi qu’un cadre contenant et rassurant par les adultes qui les entourent. Or dans cette pandémie, beaucoup d’adultes ont eux-mêmes succombé à l’anxiété et la déprime et les jeunes se retrouvent à s’inquiéter pour leurs parents, leurs grands-parents, leurs enseignants etc…

 

Ainsi, il est urgent de sensibiliser les politiques sur le fait que les restrictions en cours comportent des risques accrus pour la santé et le bien-être de la population adulte de demain. En effet certaines études récentes soulignent que la génération des jeunes actuelle a déjà perdu des années potentielles de vie sur le long terme en raison de l’année que nous venons de traverser.3

 

 

Pistes pour sortir de la crise

La participation des jeunes est l’un des principes fondamentaux de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) ratifiée par la Suisse. La participation appropriée des jeunes est un axe stratégique essentiel pour assurer le bien-être des générations futures et favoriser l’émergence de citoyens engagés et informés afin de nourrir une société démocratique. Des professionnels de plusieurs secteurs (santé, école, social, médias, politique) ainsi que des adolescents représentant le comité jeune santé du CHUV se sont rencontrés en novembre 2020 pour discuter l’impact de la COVID sur les jeunes et trouver des solutions pour sortir de l’impasse actuelle dans laquelle ils se trouvent.4 Dans ce contexte, plusieurs appels ont été fait aux politiques en 2020 pour demander l’inclusion et la participation des jeunes dans les divers taskforces afin de prendre en compte leurs avis et penser avec eux une sortie de crise la plus constructive possible.

 

Cette pandémie doit nous apprendre à penser plus large et de façon plus systémique. Plusieurs scientifiques soulignent le lien entre la pandémie et les enjeux du climat et avertissent que nous allons au-devant d’une ère de pandémie.5 Favoriser une société résiliente implique que le gouvernement prenne en compte les améliorations environnementales comme partie intégrante de la stratégie de rétablissement à long terme6 et les jeunes doivent participer étant les premiers concernés par l’évolution de la planète.

 

Les jeunes ont des capacités évolutives en matière de prise de décision et augmentent progressivement leur autonomie. En encourageant leur capacité à s’engager dans les processus décisionnels, ils pourront jouer un rôle important en tant qu’agents de transformation. Il est du devoir de tous les adultes d’encourager et d’accompagner cette capacité de prise de décision.

 

Références

« Le 147 aide les jeunes lorsqu’ils ont des petits ou grands soucis, des problèmes ou des questions ». Source : www.147.ch.
de Quervain, D., Aerni, A., Amini, E., Bentz, D., Coynel, D., Freytag, V., … Zuber, P. (2020, December 16). The Swiss Corona Stress Study: second pandemic wave, November 2020. https://doi.org/10.31219/osf.io/6cseh.
Christakis DA, Van Cleve W, Zimmerman FJ. Estimation of US Children’s Educational Attainment and Years of Life Lost Associated With Primary School Closures During the Coronavirus Disease 2019 Pandemic.
Michaud P-A, Vassalli J-D, Schmitt PA, et al. [Impact of the COVID-19 pandemic on adolescent health and development: a role to play for physicians]. Rev Med Suisse 2021;17:150–4.
La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes) publie en octobre 2020 un rapport qui met en garde contre les risques d’une « ère des pandémies », concluant : « A moins que l’approche globale de la lutte contre les maladies infectieuses ne soit modifiée, des pandémies futures vont apparaître plus souvent, se propageront plus rapidement, causeront plus de dommages à l’économie mondiale et tueront plus de personnes que le COVID-19 ».
OECD. TACKLING CORONAVIRUS (COVID-19) – Contributing to the global effort. Available here. Accessed February 25, 2021).



 

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